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Pointes de flèches

Ces pointes de projectiles sont faites en pierre. Selon leur forme, elles servent à armer une hampe (long manche de bois) et deviendront harpon, lance, flèche, couteau, etc. Les différents types de pointes sont caractéristiques d’une période et d’un groupe culturel.

Les pointes de projectiles sont généralement faites en pierre de chert, en quartzite ou en pierre schisteuse. Elles sont fabriquées par percussion : on enlève, éclat par éclat, de la pierre afin d’obtenir une pointe tranchante. Une première pierre dure, appelée percuteur, est d’abord utilisée pour dégrossir l’objet; ensuite, un percuteur tendre, comme un bois de cervidé, est employé pour le façonnage.

Deux carrières de chert se trouvent sur les abords du lac Touladi, dans le Témiscouata. Elles sont exploitées pendant plusieurs millénaires par les Autochtones, comme en témoignent les nombreux éclats de taille et d’outils lithiques retrouvés sur place. Pour extraire la matière, les pierres sont d’abord prélevées à même les affleurements et parfois dégrossies (taillées grossièrement) sur place. Elles sont ensuite apportées sur les sites d’ateliers ou de campement pour être taillées plus finement et enfin servir à l’usage auquel elles sont destinées. 

En contexte archéologique, seuls les pointes et les éclats résiduels de la taille sont retrouvés, puisque le bois servant à faire les hampes est périssable. En déterminant le lieu de provenance de la pierre, on remarque à quel point le réseau d’échange est important entre les Autochtones, qui font voyager les objets sur l'ensemble du territoire nord-américain. 

Si le réseau commercial est complexe, le réseau politique et territorial l’est également. Les armes ayant des pointes de projectiles sont aussi utilisées lors des guerres entre les groupes autochtones. Les conflits peuvent être motivés par des vues économiques ou politiques diverses : l’accès à une ressource spécifique ou le contrôle d'une route commerciale. Mais ils peuvent aussi être le résultat de motivations culturelles : chez les Iroquoiens, tout particulièrement, on fait souvent la guerre pour capturer des prisonniers afin de remplacer une personne décédée. Les captifs sont alors remis à des familles endeuillées par le décès d’un de leurs membres, qui pourront adopter le captif en remplacement du défunt.

Références

Datation : Avant le 16 siècle

Provenance : Témiscouata

Propriétaire : Parc national du Lac-Témiscouata. Saint-Michel-du-Squatec

Sources :

PINTAL, Jean-Yves. « Les pointes de projectile, une remarquable diversité », ARCHÉOLAB.QUÉBEC [En ligne :] https://www.archeolab.quebec/familles-d-objets/pointes-de-projectiles.

DESROSIERS, Pierre M., « Les pointes en pierre du Nunavik », ARCHÉOLAB.QUÉBEC [En ligne :] https://www.archeolab.quebec/familles-d-objets/pointes-de-projectiles.

Illustration : Pointes de flèches