Avec l’arrivée des douces températures printanières, les familles autochtones récoltent l’eau d’érable. Elles se dispersent dans l'érablière pour recueillir l'eau et l’apporter au campement.

Le tronc des érables est incisé à la hache. Une gouttière de thuya permet à la sève de couler dans de petits casseaux d’écorce de bouleau.

L’eau est versée dans de grands récipients d’écorce dans lesquels les Autochtones plongent des pierres chaudes afin de concentrer la sève.

Après cette récolte printanière, plusieurs membres de différentes nations se préparent à un grand rassemblement d’été sur les îles du Bic. Chacun prépare son matériel pour participer aux échanges.

Cette coutume permet d’accéder à de nouvelles ressources. Le peuple du Wulustuk, venant de la rivière Saint-Jean, dite la « belle rivière », apporte des peaux de caribou et des blocs de chert pour faire des outils et des armes.

Les Mi’kmaq, en provenance de la Gaspésie et des Maritimes, apportent des peaux de petits mammifères marins et du maquereau fumé.

D’autres Autochtones, venant des régions plus au sud, tels que les Abénakis et les Iroquoiens de la région de Québec, appelés Stadaconéens, apportent des pots en terre cuite et du maïs.

Les Innus de la Côte-Nord, quant à eux, apportent des raquettes, des peaux de phoque et du matériel lithique, c’est-à-dire des pierres provenant du Labrador servant à la fabrication d’outils.

Cette tradition d’échanges crée aussi une occasion de distribuer les territoires de chasse hivernale, de célébrer des alliances matrimoniales et d'apaiser les rivalités entre nations. Les échanges commencent par des rituels diplomatiques de réconciliation.

Les Autochtones fument le tabac dans des pipes de pierre et s’offrent des présents, dont des « colliers » de wampum. Un bouilli de viande, appelé sagamité, et de la banique, un pain cuit sur le feu, sont préparés. Les danses, les chants et les tambours agrémentent la fête.