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Canot

Wolastoquey : Oqiton, tul

Mi'kmaq : gisigu'lgw

Le canot d’écorce de bouleau est l’embarcation privilégiée par les Autochtones de l’Est pour assurer leurs déplacements. De forme symétrique oblongue, son fond est arrondi et ses extrémités en pointe sont plus ou moins courbées vers le haut. Son style et ses dimensions peuvent varier. Ainsi les peuples algonquiens fabriquent des canots adaptés aux différents usages et aux types de cours d’eau empruntés.

Généralement, deux semaines sont nécessaires à deux personnes pour fabriquer un canot d’écorce. Il faut d’abord trouver les arbres adéquats pour fournir l’écorce : des bouleaux bien droits, ayant une dimension suffisante et une écorce sans défaut. Une fois identifié, l’arbre est abattu et dénudé : cette activité se pratique généralement au printemps, lorsque la sève circule abondamment entre l’aubier (le tronc) et l’écorce. Ceci permet d’extraire plus facilement cette dernière sans l’abîmer, processus que l’on nomme « lever l’écorce ». Une charpente temporaire est ensuite fabriquée afin d’établir la forme du canot et de mouler l’écorce, qui est alors pliée et maintenue en place avec des pieux et des pierres. Le plat-bord, qui constitue le pourtour en bois à l’ouverture du canot, est installé et l’écorce y est cousue. L’écorce est ensuite scellée et rendue étanche avec un goudron produit en chauffant de la gomme de sapin, d’épinette ou d’autres arbres résineux. Finalement les membrures, ces minces morceaux de bois qui solidifient le canot dans son fond, sont installées à l’intérieur. Généralement fabriquées en cèdre, ces membrures sont pliées en les assouplissant grâce à de la vapeur d’eau. Relativement fragiles aux chocs, les canots sont restaurés lors de bris. Ils sont souvent décorés de motifs ou de dessins grattés dans l’écorce, surtout sur les pointes. 

Un canot est un moyen de transport rapide, polyvalent, léger et d’une grande manœuvrabilité. Il peut s’approcher des rivages, être porté par un seul individu ou encore traverser des rapides. Il peut accueillir un seul individu ou encore transporter jusqu’à environ 12 personnes. Facile à renverser, les navigateurs et navigatrices doivent cependant développer un bon équilibre.

Références

Datation : Inconnue 

Provenance : Causapscal, Québec

Propriétaire : Site patrimonial de pêche Matamajaw, Causapscal

Sources :

« Canoë d’écorce », Répertoire du patrimoine culturel du Québec, [En ligne :] https://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/rpcq/detail.do?methode=consulter&id=216424&type=bien (page consultée le 10 septembre 2022).

ADNEY, E. Tappan, et Howard I. Chapelle, The Bark Canoes and Skin Boats of North America. Washington, Smithsonian Books, 1983.

ALLARD, Mathieu et Jennifer AYRAULT, « Fabrication de canot d’écorce », Inventaire des ressources ethnologiques du patrimoine immatériel [En ligne :] http://www.irepi.ulaval.ca/fiche-fabrication-canot-ecorce-960.html?from=home (page consultée le 10 septembre 2022).

MARSH, James H., « Canot d’écorce de bouleau », Encyclopédie canadienne, 2006, [mod. 2020], [En ligne :] https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/canot-decorce-de-bouleau, (Page consultée le 20 avril 2022). 

MARSHALL, Ingeborg, « Le canot de haute mer des Micmacs », dans Charles A. Martjin (dir.), Les Micmacs et la mer, Montréal, Recherche amérindiennes au Québec, 1984, p. 29-48.

MUSÉE CANADIEN DE L’HISTOIRE, « Des avaleuses de vague; Les embarcations autochtones au Canada » Exposition virtuelle [En ligne :] https://www.museedelhistoire.ca/cmc/exhibitions/aborig/watercraft/wab02fra.html (page consultée le 10 septembre 2022).

Musée Canadien de l’Histoire, « Les canots d'écorce algonquiens », Des avaleuses de vagues [En ligne :] https://www.museedelhistoire.ca/cmc/exhibitions/aborig/watercraft/wab03fra.html, (page consultée le 20 avril 2022).

JENNINGS, John, E. et Tappan ADNEY, Bark Canoes : The Art and Obsession of Tappan Adney, Richmond Hill, Firefly Books, 2012.


 

Illustration : Canot